Rencontre avec Xavier Deluc qui sera au Whalll le 19 novembre pour la pièce de théâtre « Secret de Famille ».

Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans « Secret de famille » ?
C’est un compositeur, un homme qui a une vie privée, il n’a plus de femme, divorcé, il a une maîtresse, mais bon, ils se sont vus occasionnellement, il est surtout pris par ses compositions avec son ami, qui lui est parolier, qui est Roland Marchisio, et voilà, dans le rôle de Sylvain, et moi je joue donc le rôle de Pierre, et puis on a une vie comme ça, plutôt qui se passe pas mal, et je suis censé faire un dîner avec mon fils et sa fiancée.
C’est un homme qui est assez charmeur et qui va malgré lui, entre guillemets, provoquer chez la fiancée de son fils une attirance passionnelle et un désir inavoué au départ et elle va essayer de se révéler alors qu’elle s’apprête à se marier, ce qui va créer vraiment une situation délicate, malheureusement comique. Et puis ça va aller de pire en pire, parce que lui, il ne va pas savoir comment s’y prendre, et puis tout ça va entremêler son amitié avec Sylvain, c’est un point avec son fils, l’intervention de sa maîtresse jouée par Valérie Kaprisky, et voilà on y est, c’est parti.
Les répliques de la pièce ne sont-elles pas parfois cinglantes ?
Un peu oui, mais parfois aussi à mon égard, on ne se pardonne rien, et en même temps, il y a surtout des malentendus, on croit parler de la même chose mais on ne parle pas de la même chose.
Est-ce la première fois que vous jouez au théâtre avec Valérie ?
Oui c’est la première fois avec un grand plaisir, en duo, en vieux couple entre guillemets qui se voit occasionnellement, c’est très sympa.
Et si je ne me trompe pas, est-ce que vous n’avez pas joué dans une « Section de Recherches « avec Valérie?
Oui, elle faisait ma prétendante, et puis on s’est mariés, mais ça s’est mal terminé, puisque ça a fait l’objet d’une enquête où la pauvre, le jour du mariage, elle y est passée.
Est-ce différent de jouer au théâtre avec elle qu’à la télévision ?
Ah oui, ça n’a rien à voir. Dans « Section de Recherches », je suis dans un personnage qui est très installé, qui a ses marques, donc j’ai accueilli bien sûr Valérie, et on a le temps de refaire des scènes, des prises, de s’apprivoiser tranquillement. Au théâtre, c’est toute une répétition où chacun a ses préoccupations, ses inquiétudes, ses concentrations, ses problèmes de texte, donc ça crée peut-être un peu parfois des petites difficultés d’approche au démarrage, on s’apprivoise, et puis au fur et à mesure, dès que ça commence à jouer, ça y est, c’est parti, et là on éprouve un grand plaisir.
Comment est la relation avec votre public au théâtre ?
Là où je suis ravi, c’est quand j’ai commencé à voir que la position du personnage et la situation dans laquelle il se trouve, prêt à faire rire et à déclencher des fous rires, je ne suis pas le seul à faire rire, loin de là, mais quand même, ce personnage fait aussi rire de par la façon un peu, comment dire, très maladroite, donc il se prend pour essayer de sortir des situations, ce qui ne fait qu’empirer les choses. Et c’est formidable d’avoir le public à la sortie qui vous accueille et qui est enjoué et qui est content, et qui a passé un bon moment, et d’entendre tous ces rires et ces applaudissements, franchement, collectifs, c’est un grand partage, c’est super cool.
Vous venez jouer le 19 novembre en Belgique. Etiez-vous déjà venu chez nous avant ?
Jouer au théâtre, non jamais. Je suis venu à Bruxelles pour faire des promotions, tournage aussi, j’ai tourné « Section de Recherches » à Bruxelles, mais je n’ai jamais fait de théâtre là-bas, et je suis ravi, ravi, ravi de découvrir ce public belge, et puis cette grande salle aussi, apparemment, qui est formidable.
Allons nous vous revoir dans « Demain Nous Appartient » ?
Ecoutez, je suis sur le tournage de « Demain Nous Appartient », je viens de faire toute une arche, comme on dit, autour du personnage et de Marianne, la médecin qui joue le docteur Delcourt, voilà, avec Christian Vadim aussi, on fait un trio assez infernal qui est très drôle, c’est très touchant où on est tous les deux, Christian et moi, Christian qui joue le rôle d’Alain, et moi bien sûr Sébastien Perrault, on tourne autour de la belle Marianne, voilà, jouée par Luce Mouchel, et c’est assez délicieux de voir ces adultes jouer aux enfants, et tous ces enfantillages sont sympathiques à jouer, et on a eu des beaux moments de fou rire.
Vous avez tourné dans Léo Mattéi, pouvez-vous en parler ? Aviez-vous déjà joué avec Jean-Luc Reichmann ?
Non, mais c’était bien agréable, il sait accueillir les acteurs, c’est quelque chose d’incroyable, on arrive dans son univers, dans son monde, dans le monde de Jean-Luc, et c’est comme ça chez lui. On accueille bien, on reçoit bien, on fait tout bien, tout ça dans la mesure, mais avec bon ami, et on joue, et voilà, c’est aussi simple que ça, et ça m’avait fait plaisir de faire cette participation dans cette série.
Et le théâtre pour vous, c’est ?
Alors le théâtre pour moi, c’est, j’en parlais tout à l’heure avec Christian, le théâtre c’est un contact direct avec le public, on est peut-être moins dans certaines subtilités, mais il faut être efficace dans un rythme, et dans une façon d’articuler les choses, la mise en scène et les jeux, pour que le spectateur partage avec vous un moment, et pour partager ça avec le spectateur et les spectatrices. La télé, c’est, on va parfois dans certaines petites nuances, on peut chercher dans des recoins, dans des choses, des petites finesses, qui peut-être ne joueront que pour nous, mais seront aussi un plaisir d’acteur, donc voilà, c’est un peu plus, et effectivement, le public vit la chose après, donc c’est bien différent, mais c’est bien deux genres différents, et deux exercices totalement différents, qui sont complémentaires, mais qui n’ont rien à voir. Le théâtre à côté, c’est plus les origines de l’acteur, on va dire, on est sur les planches, on joue, c’est un côté troupe, et on y va à la vie ou à la mort, au cinéma ou à la télévision, on va dire que c’est un peu plus dans des émotions très ponctuelles, et très dosées, et avec la possibilité de pouvoir refaire la prise jusqu’à un certain point.
Alors qu’au théâtre, il n’y a pas le droit à l’erreur, il faut y aller. Ou alors, si on se trompe, il faut bien se raccrocher aux manches.
Savez-vous que vous avez beaucoup de fans en Belgique ? Et que leur diriez-vous ?
Je ne sais pas si j’en ai, non, j’ai quelques fans qui m’écrivent sur les réseaux, mais je ne sais pas si j’en ai beaucoup, je ne sais pas. Qu’est-ce que je leur dirais ? Je leur dirais que je les remercie depuis toutes ces années, ça fait bientôt 45 ans que je fais ce métier, et que les mamans, leurs filles, leurs petites filles m’ont suivi, les hommes aussi, les papas et les enfants, et qu’on partage une tranche de vie ensemble, qui est bientôt plus qu’une tranche de vie, et c’est une œuvre, comment je pourrais dire, c’est une matière vivante ensemble, d’émotions, de sensations, de joie et parfois de déception, qu’on partage ensemble, c’est un peu une intimité artistique qui m’est chère, et c’est pour ça que la télévision aussi me semble forte, parce qu’il y a vraiment ce suivi et cette fidélité de la part du spectateur.
A part la pièce de théâtre et « Demain nous appartient », avez-vous d’autres projets sur le feu ?
Alors là, à partir de fin novembre, on retourne deux épisodes de « Section de Recherches », on va tourner ça à la montagne, dans les Alpes.
Propos recueillis par Stéphanie
Crédit Photos : S.Bouteiller et L.Baron