Valérie Kaprisky sera de passage chez nous le 19 novembre au Whalll pour « Secret de famille », une pièce de Eric Assous . Elle y jouera aux côtés de Xavier Deluc, Justine Thibaudat, Roland Marchisio et Paul Nouhailler.

Que pourriez-vous nous dire sur votre personnage dans Secrets de famille ?
Alors, mon personnage qui s’appelle Nathalie est une femme qui revient dans la vie de Pierre, qui est interprété par Xavier Deluc, qui revient dans sa vie alors qu’elle est veuve. Elle a eu une histoire avec lui il y a très très longtemps et comme il est compositeur de musique de variété, il lui avait composé une chanson.
Ils avaient fait à l’époque ce qu’on appelle un 45 tours ensemble qui n’avait pas eu vraiment beaucoup de succès.
Elle revient dans sa vie parce que comme elle est à présent une riche veuve, très épanouie, très bien dans ses baskets. Elle veut s’auto-produire un album de reprise et elle le sollicite. En même temps, elle est toujours quand même assez sous le charme, elle n’est pas indifférente à son charme.
Donc, il y a un petit rapport de séduction entre eux quand même. Et lui doit gérer le drame qui se joue dans la vie de son fils puisqu’il apprend que sa future belle-fille n’est plus tout à fait sûre de vouloir se marier parce qu’elle en aime un autre. Et que cet autre, c’est le beau-père, le futur beau-père.
Cela donne lieu à des situations assez cocasses où le personnage Pierre joué par Xavier Deluc doit essayer de se dépatouiller entre cette jeune femme qui est complètement obsessionnelle et qui s’est mise en tête de vivre son amour avec son futur beau-père et cette femme qui revient dans sa vie, qui a un âge plus mûr et qui va découvrir aussi petit à petit ce qui se joue, ce qui se trame. Voilà d’où le titre « Secret de famille ».
Cela doit vous changer des rôles que vous aviez eus auparavant ?
Ah oui, oui, oui, bien sûr, j’étais un peu comédienne en film, mais jamais sur scène.
Et là, je dois dire que c’est assez jubilatoire d’entendre le public rire. C’est extraordinaire de pouvoir faire rire. C’est vraiment magique. Je prends énormément de plaisir. Et puis, j’aime beaucoup ce personnage parce qu’elle est très cash. Elle est dans la séduction. Elle est féminine. Elle est drôle. Elle ne mâche pas ses mots. Et c’est vrai que j’ai quelques répliques qui claquent. Et ça fait du bien d’entendre le public rire.
Vous avez joué dans un épisode de « Section de Recherches » avec Xavier, mais vous n’aviez jamais joué ensemble au théâtre. Comment cela se passe-t-il ?
Mais ça se passe très bien, écoutez. On forme une très belle troupe. Nous sommes cinq sur scène.
Avec Roland Marchisio, qui est un vieux de la vieille, qui a énormément d’expérience au théâtre. On est entouré de deux jeunes acteur et actrice formidables, Paul Nouhailler et Justine Thibaudat. On a vraiment un esprit de troupe. Moi, j’adore ça, l’esprit de troupe. J’adore le côté colonie de vacances. On prend la route. On se raconte un peu nos vies. On se prépare en coulisses. J’adore aussi la vie des coulisses. J’adore la vie de théâtre. Découvrir les théâtres en province, c’est extraordinaire.
Il y a vraiment cette atmosphère, vous voyez, de retour aux sources, de troubadour. La vie de troubadour entourée. Moi, je raffole de ça, franchement.
Vous venez jouer le 19 novembre en Belgique. Que représente pour vous la Belgique ?
La Belgique, j’ai tourné un téléfilm pour TF1 en Belgique il y a très longtemps. J’avais adoré cette expérience. J’aime beaucoup Bruxelles. C’est une très belle ville.
Et les gens sont très sympathiques. J’aime beaucoup l’esprit belge, dans le sens où je trouve que vous vous prenez moins au sérieux que les Parisiens, tout du moins. Les Parisiens, quand même, ils ont un côté un petit peu, comment on dirait, parisien, quoi. Je trouve que j’aime beaucoup cet état d’esprit simple, ouvert. J’aime beaucoup votre humour aussi et la cuisine belge.
Et il y a une autre raison pour laquelle j’aime beaucoup la Belgique. C’est que j’ai mon neveu, le fils de ma soeur, qui vit à Bruxelles, qui a fait ses études de cinéma à Bruxelles, qui est un jeune producteur, qui vient de produire son premier long-métrage à 25 ans, qui a monté sa boîte de prod. Je vais en profiter pour résider un peu chez lui. Je vais rester quelques jours en Belgique. Je ne vais pas revenir à Paris.
Le théâtre pour vous, c’est ?
Ah, le théâtre pour moi, c’est la liberté. Pour moi, qui ai plutôt une expérience de l’image, de la caméra, que j’adore. J’ai une histoire d’amour avec la caméra. C’est indéniable. J’adore.
J’adore le film. Mais le théâtre, c’est la liberté dans ce sens où personne ne va vous interrompre pendant une heure et demie. En fait, il n’y a pas d’arrêt. Il n’y a pas de coupure. Il n’y a pas de chef électro qui va changer un projecteur. Il n’y a pas de changement de décor.
Je veux dire, on peut dérouler le fil des émotions du début jusqu’à la fin sans que personne ne vous coupe la parole. Pour moi, c’est la liberté. Et c’est aussi l’espace. La prise de conscience de l’espace. Moi, j’ai fait pas mal de danse. Et j’aime bien cette conscience du corps qu’on a sur la scène, qu’on a plus, je trouve, que devant une caméra.
Cette conscience du corps d’occuper l’espace, de s’en imprégner, de se déployer sur scène comme ça. C’est vraiment une sensation très physique que j’aime beaucoup. Et puis, évidemment, c’est aussi le côté, le direct en live. Le direct et le contact direct avec la salle, le public. Ce que je fais beaucoup, en fait, dès que j’arrive au théâtre, comme on change de théâtre tous les jours, je sens la salle. J’ai besoin de m’imprégner de la salle avant même que les éclairages soient faits.
J’aime bien tester le son dans une salle. J’aime bien tester l’acoustique. Chaque théâtre a son âme.
C’est différent d’un lieu à un autre. Donc, déjà, cette prise de conscience, d’entrer en contact avec le théâtre, avec l’âme du théâtre qui nous accueille. Et ensuite, sentir le public aussi, parce que dès les premières répliques, on sent l’attention du public ou pas.
Est-ce qu’il est vraiment à l’écoute ? Est-ce qu’il est réactif ? Est-ce qu’il met un certain temps ? Déjà, d’une représentation à l’autre, ça change et c’est extraordinaire. Donc, ça aussi, c’est vraiment typique du théâtre. C’est vivant. C’est vraiment du spectacle vivant.
N’avez-vous pas écrit un scénario pour la télévision ?
Oui, tout à fait. En fait, j’avais écrit un scénario pour le cinéma que les producteurs ont décidé de produire pour la télévision qui va être réalisé par une femme qui s’appelle Virginie Wagon, avec un W, courant 2025, produit par Dominique Besnehard et Christine Gozlan. Ça s’appelle « Les Insolentes ».
Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous au monde ?
Je ferais que qu’il n’y ait plus de guerre, déjà, qu’il n’y ait plus de guerre de religion, qu’il n’y ait plus de guerre de territoire, que les hommes arrêtent de s’entre-déchirer pour un morceau de terre qui ne leur appartient même pas, puisque nous sommes de passage, il ne faut pas l’oublier, sur cette terre qui nous accueille. Ce serait quand même la première chose à faire.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans le film « Marianne » ?
Ah oui, « Marianne », c’est tiré d’un roman de Georges Sand, qui porte le même titre, et je joue une maman, je joue la mère du personnage principal, qui est veuve également, voilà, j’ai l’âge de jouer les veuves maintenant. Ca se passe au XIXe siècle, c’est quand même une femme très indépendante, et qui voit le retour de son fils, prodige, qui revient de Paris, mais un peu la queue entre les jambes, qui n’a pas vraiment réussi en tant qu’écrivain là-bas et revient en province. Elle va l’épauler, l’aider à identifier les émotions amoureuses qu’il a, et il est plutôt dans le déni, donc elle va l’aider à faire ce cheminement, et à déclarer sa flamme, à sa dulcinée.
Et que retenez-vous de votre participation dans « Le Petit Blond de la Casbah » ?
Oh, c’était chouette, c’était génial comme tournage, donc j’ai eu la chance de tourner en équipe réduite sur ce film, qui a été tourné principalement en Tunisie à Alger. C’était fabuleux, parce qu’il y avait un côté très, comment dirais-je, spontané, un peu à l’arrache comme ça, on allait tourner dans la Casbah, caméra à l’épaule, c’était un peu un retour aux sources du film artisanal dans le meilleur sens du terme, c’est-à-dire avec beaucoup de liberté, de spontanéité. J’aime beaucoup tourner avec Alexandre Arcady, avec qui c’était mon deuxième film, j’avais déjà tourné avec lui, un film avec Jean-Hugues Anglade. J’étais très heureuse de le retrouver.
Pour conclure, qu’avez-vous comme projet ?
Ah ben là, comme projet, j’ai la tournée théâtre, avec, si tout se passe bien, une reprise à Paris au mois de septembre, alors je pense que pour l’instant je suis assez occupée. Mais mon rêve, ce serait de tourner un long-métrage en Belgique. Pour les amateurs, j’aimerais beaucoup tourner en Belgique car le cinéma belge est tellement riche, tellement innovant et tellement décapant.
Propos recueillis par Stéphanie
Crédit Photos : S.Bouteiller et L.Baron