Nous avons pu la voir en télévision notamment dans Quai numéro 1 et Tandem, nous pourrons assister en Belgique à partir de février à sa pièce de théâtre « Et si on en parlait? », rencontre avec la comédienne, écrivain et réalisatrice Astrid Veillon.

Vous êtes l’auteur de « Et si on en parlait ? », ce n’est pas la première pièce que vous écrivez.
Non, c’est la deuxième.
J’avais écrit une première pièce en 2003, donc l’été 2002, qui s’appelait « La salle de bain », qui était sur les trentenaires. Encore une pièce de femmes, on était cinq femmes sur scène. Et là, c’est sur les cinquantenaires.
Et pas que, j’ai aussi ma fille adolescente sur le plateau, et d’autres filles plus jeunes. C’est une occasion pour moi de parler des femmes à chaque étape importante de leur vie, je pense. Et donc voilà, « Et si on en parlait ? », c’est ma deuxième pièce. Mais c’est la première tournée que je fais avec une pièce que j’ai écrite.
Ces moments d’écriture interviennent-ils à des moments clés de votre vie ?
Certainement, de manière inconsciente. Je ne pense pas d’ailleurs que cela soit seulement des moments clés de ma vie à moi, mais en règle générale, pour les femmes, à l’époque… Enfin, à l’époque, j’ai l’impression d’être une vieille. Je ne suis pas très jeune non plus, mais bon. On parlait beaucoup de ces trentenaires, il y a vingt ans. C’étaient des femmes émancipées, intelligentes, brillantes, qui misaient tout sur le boulot, qui ne trouvaient pas de mec. Cela parlait donc à beaucoup de femmes de trente ans. Et aujourd’hui, les cinquante ans, c’est une étape importante pour les femmes en général, avec la ménopause, avec les remises en question, en sachant que, quelque part, on a fait le plus gros de notre vie, donc c’est un peu le bilan, avec tout ce que ça peut engendrer de remises en question, de questionnements sur le couple, ou sur plein d’autres choses, la maladie, qui peut rentrer en jeu, l’amitié, l’adolescence des enfants, les enfants qui quittent le foyer. Il y a tous ces questionnements, ces moments de vie qui sont très forts pour une femme de cinquante ans.
Dans la pièce, les spectateurs peuvent s’y retrouver. Quel retour avez-vous déjà des spectateurs ?
Alors, c’est absolument extraordinaire ce qui se passe avec cette pièce. On fait déjà salle comble partout où on va. Puis, les gens rient beaucoup, sont très émus. Et à la fin, quand on reste avec eux au moins pendant une heure après chaque représentation, on a pris le parti de signer et de faire des selfies…
Et vraiment, à l’unanimité, aussi bien les femmes que les hommes, les jeunes que les plus âgés, se
régalent à un moment ou à un autre. On se retrouve toutes dans cette pièce, tous et toutes. Et alors,
c’est ce que me disent les gens, évidemment, c’est vraiment ce qu’ils vous le disent, c’est que la pièce
est très, très bien écrite, dans le sens où on ne s’ennuie jamais. Les gens ont l’impression qu’on a réussi à casser ce mur entre la scène et le public. Ils ont donc l’impression carrément d’être avec nous sur scène pour cette soirée d’anniversaire. Et ils ont l’impression d’avoir passé cinq minutes au théâtre, alors que la pièce dure quand même une heure et demie.

L’art de la comédie, c’est l’autodérision. L’autodérision est-elle présente dans la pièce ?
Bien sûr, bien sûr. On s’en met plutôt plein la figure, comme je dis. Et c’est pour ça qu’il était important que je fasse un casting de gens que j’aime, des gens plein d’humanité, parce qu’il fallait absolument qu’on sente cette osmose, cet amour, cette amitié qu’il y a entre ces cinq femmes, parce qu’on est cinq sur cinq, puisque sur l’affiche on n’est que quatre, mais on est cinq sur scène.
Et c’était primordial, parce qu’on se dit de telles horreurs, l’alcool aidant, quand les masques tombent, que si on ne sent pas cette complicité, cet amour, ça pourrait vite devenir horrible. Et donc, on est beaucoup dans l’autodérision de ce qu’on est. On est tout et son contraire. On affirme des choses et on fait l’inverse. Oui, oui, on est vraiment dans l’autodérision. Il n’y a pas de doute là-dessus. Mais tout en parlant de sujets souvent tabous, en parlant de sujets graves, on arrive à être dans l’autodérision et dans la comédie.
Et ne parlez-vous pas notamment de la ménopause ?
On parle de la ménopause, on parle du cancer, on parle des enfants, on parle de l’illusion du couple, on parle de tous les sujets qui peuvent toucher les femmes en général.
Vous venez jouer la pièce en Belgique en février. Connaissez-vous déjà le public belge ?
Pas du tout. J’ai eu l’occasion de tourner en Belgique avec « Quai numéro 1 ». On avait fait un épisode
en Belgique, mais je ne connais pas du tout le public belge. Mais je suis sûre que ce sont des gens supers.
Pour conclure, vous avez réalisé le dernier épisode de Tandem. Avez-vous déjà d’autres projets de
réalisation ?
J’aimerais vraiment parce que ça a été une vraie révélation pour moi. J’ai adoré cette expérience d’être au cœur de la création, de diriger les acteurs, de préparer mes plans, de travailler avec une équipe. Cela a été quelque chose de très, très fort. Je crois que j’avais très envie de cela depuis très longtemps, j’en ai eu l’opportunité et cela a été vraiment une révélation. J’ai adoré. Non, pour l’instant, on ne pense pas à moi en tant que réalisatrice. J’espère que ça viendra, mais je n’ai pas d’autres projets pour l’instant.
Propos recueillis par Stéphanie
Photo Stéphane Kerrad