Rencontre avec le comédien Benoît Michel qui interprète le premier rôle masculin dans la série vedette « Astrid et Raphaëlle ».

Bonjour Benoît, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de Médias tout azimut en quelques lignes ?
Oui, je suis Benoît Michel et je suis comédien. Je suis sur le petit écran depuis une douzaine d’années maintenant, et en Belgique car ce que je fais, est souvent co-produit en Belgique. J’ai des téléspectateurs qui me suivent en Belgique.
J’ai grandi dans le sud-ouest de la France, et au départ, je viens principalement du théâtre. Ma mère était une vraie passionnée de théâtre. Ensuite, à l’adolescence, j’ai continué avec ma soeur, qui a monté une troupe de théâtre, jusqu’à mes 18 ans.
J’ai donc décidé d’en faire mon métier. Je me suis donc formé, j’ai monté des compagnies et suis allé à Paris pour trouver des contrats.
Etes-vous prêt à refaire du théâtre ?
Bien sûr, mais j’en fais toujours, j’ai jamais vraiment arrêté. C’est un peu la raison pour laquelle j’ai eu envie de devenir acteur, donc il ne faut pas que j’arrête, sinon, je pense que je serai malheureux.
Maintenant, je continue toujours, j’ai une compagnie qui s’appelle « File Agathe », et là, on est en pleine création, en écriture. C’est une création assez politique, toujours satirique, puisque notre travail est toujours un peu autour de la satire, en tout cas de l’humour noir. On trouve que ça fait passer les choses plus facilement. Ici, c’est une pièce politique sur l’Uruguay, mais qui fait toujours référence un peu à tous les conflits qui se passent un petit peu dans le monde, aux révolutions, aux tortures.
Cela fait quelques années que vous avez quitté « Clem », pouvez-vous quand même nous en parler un petit peu ?
Oui bien sûr, ça fait bien 6, 7, peut-être 8 ans même.
Ce n’était pas vraiment un de mes premiers tournages, mais une grosse machine dans laquelle j’étais. C’était très regardé, avec beaucoup de téléspectateurs. J’y ai passé 5 ans, j’ai appris beaucoup de choses, au niveau des rythmes, même comment se placer face à une caméra et face à la lumière. J’ai pu côtoyer de superbes acteurs. Non, c’était une super expérience.
Je suis parti parce qu’il était temps, après 5 ans de bons et loyaux services, de faire d’autres choses, et travailler ailleurs. Mais oui, c’était une super expérience, j’en ai de très bons souvenirs.

On a beaucoup parlé de votre côté gendre idéal, cela vous a-t-il plus ?
Benoit Michel : Oh, à votre avis ?
Stéphanie : Pas trop?
Non, je peux le faire en fait le gendre idéal, mais après, je pense que la qualité d’un comédien, elle est aussi dans le fait qu’il puisse se changer, être caméléon. C’est pour cela que je trouve que dans le spectacle vivant, ce qui est sympa, c’est que tu peux te permettre de jouer ce que tu veux, tu peux te brimer, jouer n’importe qui en fait.
À la caméra, c’est un petit peu plus compliqué, car je pense que les producteurs, les chaînes, les diffuseurs sont un peu plus réticents. Ils aiment bien te mettre dans un espèce d’emploi dans lequel tu vas rester plusieurs années. Mais voilà, j’essaie de montrer que je peux faire autre chose. Ça a été très bien de le faire mais, je peux aussi faire des méchants.
Vous incarnez le rôle de Nicolas Perran dans « Astrid et Raphaëlle », que pourriez-vous dire sur votre personnage ?
Je suis la triangulaire un petit peu de cette série, avec Astrid et Raphaëlle qui sont le binôme.
Je suis le premier rôle masculin. Je suis le premier homme, si vous voulez, représenté dans la série. Je trouve que c’est quelque chose d’assez important.
Il y a une certaine responsabilité, si vous voulez. Je n’ai pas les épaules trop lourdes, mais je pense qu’il est assez important dans la relation qu’elles ont entre elles. C’est un garçon avec une psychologie assez féminine, qui n’a pas peur d’être vulnérable, qui n’a pas peur de ne pas avoir confiance en lui.
Il n’est pas du tout représentatif du mâle alpha, comme on peut l’imaginer. Je trouve qu’il apporte une image assez intéressante de la masculinité. En tout cas, c’est ce que j’ai essayé de jouer.
J’ai commencé cette série au tout début. J’ai fait le pilote de « Astrid et Raphaëlle », j’étais là au tout départ.
D’année en année, c’est assez dingue ce qui se passe, car ça marche du feu de Dieu. Les gens sont vraiment au rendez-vous. On est présent dans plein de pays du monde, si je ne m’abuse pas.
Je pense que c’est plus de 130. Je me suis vu en portugais, en japonais, en espagnol, en anglais, en italien. C’est assez dingue.
Je suis très fier de faire partie de cette série qui, je pense, est importante. Au-delà du policier, on parle quand même de minorités, en l’occurrence des autistes ou autres. Il fait que les gens ont envie de voir ça et je trouve cela assez positif.
Vous retrouvez vous un peu dans Nicolas ?
Oui, un petit peu, je suis un garçon qui a été élevé par des femmes. J’ai perdu mon papa assez jeune.
Du coup, oui, j’ai un petit peu cette sensibilité là où je ne mets pas les pieds dans le plat, je prends pas trop de place, en tout cas j’essaye. Et oui, je m’y retrouve un petit peu dans Nicolas Perran qui a une certaine douceur, en fait.
Est-ce difficile de tourner dans une série où l’on parle notamment d’autisme ?
Difficile, non car Sara a fait une vraie belle composition, donc ça nous aide quand même pas mal à pouvoir travailler avec l’autisme. Et puis, on a plein d’acteurs qui le sont réellement, qui viennent travailler avec nous. Non, je ne trouve pas ça difficile car ils sont très attachants.
Ce n’est pas difficile et je trouve cela plutôt passionnant. Il y a un côté très nouveau avec cette série là, comme HPI, qui essaie de montrer un petit peu ces personnes qu’on n’a pas l’habitude de voir à l’écran.
Je pense qu’il faut qu’on s’habitue de plus en plus à en voir, ce serait super, et le monde irait mieux.
« Astrid et Raphaëlle » marche bien en Belgique, avez-vous déjà tourné un épisode chez nous?
Non, non, on n’a jamais tourné d’épisode en Belgique. Moi-même, je n’ai jamais tourné en Belgique mais j’aimerais bien, j’aime beaucoup la Belgique.
Justement, êtes-vous déjà venu en Belgique, et que pensez-vous de notre pays ?
J’ai toujours aimé la Belgique. Je n’y suis allé que quelques fois seulement.
J’ai toujours passé de très bons moments, mais j’ai surtout rencontré des artistes belges. C’est vrai qu’en grande majorité, ils sont toujours très drôles et très sympathiques. Je ne sais pas, est-ce que c’est la nationalité qui fait ça? Je me pose la question, du coup, car c’est vrai que j’ai toujours rencontré des gens très sympas.
Que pouvez-vous nous dire sur » Le crime de la Tour Eiffel » ?
C’est un tournage qui a été fait en octobre. Donc, je l’ai fini il n’y a pas si longtemps que ça. J’ai pris beaucoup de plaisir à le faire.
Il y avait une super équipe, et puis on a tourné sur la Tour Eiffel, qui est un grand symbole de la France et de Paris en particulier. On a tourné de nuit sur la Tour Eiffel. On avait un peu la Tour Eiffel à nous, au premier étage et au deuxième étage.
On est allé dans la salle des machines, on est allé dans les bunkers. Je me suis senti assez privilégié de découvrir des lieux qui sont habituellement fermés au public. Je crois que le film est monté. Je pense qu’il sera là pour l’été 2025. Je ne sais pas en ce moment, je n’ai pas les infos, mais comme l’action se passe au mois de juillet, les diffusions se font au même moment.
Et quel rôle y avez-vous dans ce film ?
Je suis un capitaine de police judiciaire provinciale, qui vient de Pau, dans le sud-ouest de la France et qui vient s’installer à Paris. Il est divorcé de son ex-femme.
Il vient s’installer à Paris car sa fille, qui a 16 ou 17 ans, vient s’installer avec sa maman à Paris. Et lui, il n’imagine pas la vie sans sa fille. Donc, il vient à Paris et il intègre une brigade de police judiciaire.
Il va faire équipe avec une autre capitaine de police judiciaire qui n’a pas du tout le même caractère. C’est un ancien gendarme, il est très droit.
Il a beaucoup de respect pour les institutions, il ne fait pas n’importe quoi. Son co-équipier va être assez rock’n’roll, ail va contourner les règles, etc.
La cohabitation va être un petit peu compliquée au départ. Et pour la suite, je vous laisserai regarder.
En dehors de votre métier de comédien, quels sont vos passions et vos hobbies ?
Je suis très famille. J’ai beaucoup d’amis que je cultive, cela me prend quand même pas mal de temps. Après, j’aime beaucoup la nature et la musique.
J’aime beaucoup faire des travaux aussi. Je trouve que faire quelque chose avec ses mains, de fabriquer un truc avec ses mains, c’est assez gratifiant.
Quand j’ai le temps, que je ne suis pas sur les routes ou en tournage, je construis un petit truc chez moi, j’aime bien faire ça.
Pour terminer, avez-vous des projets ?
Oui. Alors, avec ma compagnie, on a ce spectacle qui va se mettre en place, on espère, courant 2025. Je suis également coach dans une école d’acteurs.
J’ai des élèves tous les ans avec lesquels on monte des spectacles en fin d’année pour qu’ils connaissent la scène et le spectacle vivant. Et puis, après, j’ai aussi une association dans le sud-ouest, près de mon village, qui a un festival de théâtre depuis plus de 20 ans maintenant qui s’appelle Drôles de Mômes, où on fait de la programmation théâtrale et musicale pour permettre aux gens qui ne vont pas souvent au théâtre de venir voir des pièces de professionnels, du clown, du compteur, de la farce. Ils viennent voir un petit peu tout.
On essaie de faire des programmations assez éclectiques. Ma vie est occupée.
Et puis, j’ai une vie de famille aussi. J’ai une petite fille qui me prend du temps avec beaucoup de plaisir.
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Amélie Chopinet et David Prat