Sébastian Marx : « Je me rends compte que malgré le fait que je ne me sens toujours pas chez moi en France, je me sens mieux ici qu’aux Etats-Unis. »

Rencontre avec l’humoriste Sébastian Marx, un new-yorkais à Paris.

Qui est Sébastian Marx?

Je suis un humoriste d’origine américaine qui s’intéresse à l’histoire de l’humanité. Je suis un juif new-yorkais d’origine avec des parents argentins qui habitent en France, un quarantenaire qui a trois enfants. J’ai grandi dans la banlieue de New York.


N’avez-vous pas commencé votre métier d’humoriste à 17 ans aux Etats-Unis?

Oui, j’ai commencé à jouer mon spectacle, à faire du stand-up à 17 ans. C’était dans un comedy club qui s’appelait Caroline’s Comedy Club et qui a malheureusement fermé il y a quelques années. J’ai joué un peu à New York et à Boston. Après, je suis venu en France, je ne parlais pas la langue. A partir de ce moment-là, j’ai arrêté de faire du stand-up. Quand j’ai commencé à apprendre la langue, j’ai fait des observations sur la culture française et francophone. C’est alors que j’ai commencé à rejouer, mais cette fois-ci en français.

« Un New Yorkais à Paris », ne racontait-il pas votre arrivée en France ?

Oui, mon précédent spectacle racontait mon arrivée en France jusqu’à ce que je devienne français.

« On est bien là », ne parle-t-il pas de votre vie actuelle ?

Oui le spectacle parle plutôt de ma vie actuellement, et notamment à travers le prisme de la fable de La Fontaine, » la cigale et la fourmi ».

J’imagine qu’en Belgique, vous apprenez ça aussi, en France, tout le monde a appris cette fable à l’école. Aux Etats-Unis, on apprend d’autres fables et comment tirer un fusil, une fusée, mais pas cette fable-là.

Le spectacle parlait beaucoup de vous, est-il tiré de faits réels ?

Oui, c’est basé sur des faits réels, et inspirés par des faits réels, et comme à n’importe quel stand-up, ça peut être exagéré par-ci par-là pour l’effet de la blague, mais sinon, c’est basé sur la réalité. Et donc, ce spectacle parle de la cigale et de la fourmi, à quel point on est un peu tous partagés en deux types de personnes. On est plutôt cigale ou fourmi, et les fourmis sont plutôt des gens qui sont très voyants, responsables, mais chiants.

Quand vous retournez aux Etats-Unis, reconnaissez-vous facilement un touriste et jouez-vous aussi votre spectacle là-bas?

Oui, aujourd’hui, je me sens aussi plutôt un touriste quand je retourne dans mon pays.

Je vais retourner pour les fêtes, et même si c’est chez moi, c’est plus chez moi. C’est une sensation un peu bizarre. Je me rends compte que malgré le fait que je ne me sens toujours pas chez moi en France, je me sens mieux ici qu’aux Etats-Unis.

Parfois, ça m’arrive d’y jouer. Par exemple, en septembre dernier, j’ai joué pour la communauté française en Californie, à Seattle, Los Angeles et San Diego. Quand je retourne là-bas, j’y joue souvent.

Vous êtes venu jouer votre spectacle en Belgique. Que pensez-vous du public belge?

J’adore le public belge, je trouve que les gens sont plus démonstratifs quand on compare avec les Français. Je m’amuse aussi, quand je joue dans une ville ou dans une région, soit en France, soit en Europe et j’essaie de faire des blagues sur la ville ou la région en question.

Les Belges parlent-ils plus facilement l’anglais que les Français ?

Oui, j’apprécie ça aussi. J’ai joué dans d’autres pays en anglais, je n’étais pas loin de la Belgique. Récemment, j’ai joué au Luxembourg en anglais. Ce sont des gens qui parlent un peu mieux l’anglais que les Français.

Quels souvenirs gardez-vous de la Belgique ?

Des gens très sympas et chaleureux. Malgré ce qu’on peut croire, on mange bien là-bas. Les gens ont un bon sens d’humour, j’apprécie vraiment leur sens d’humour.

Vous avez aussi fait des études de cinéma. Le cinéma vous tente, est-il ?

Oui, plus côté écriture que d’y jouer. Mais oui, ça me tente, mais ce n’est pas ma priorité. Je sais qu’il y a plein de gens qui montent sur scène pour ensuite arriver au cinéma.

Moi, si ça arrive, tant mieux. Mais autrement, ce n’est pas la fin du monde, ce n’est pas mon but. Je préfère plus la scène ou, à la limite, quelques sketchs vidéos, mais pas forcément le grand cinéma.

Pour conclure, en Belgique, il y a beaucoup d’émissions radio humoristiques. Avez-vous déjà été approché par une radio pour venir chez nous ?

Je n’ai pas encore fait de chronique en Belgique mais j’ ai été invité une fois à une émission.

Sébastian est encore au théâtre des Mathurins (Paris) les 3 et 4 janvier. Pour les grosses dates de sa tournée il sera à Lille le 21 janvier, Nancy le 6 Février, Lyon le 13 mars, Toulouse le 9 Octobre (toutes les dates sont sur son site  https://sebmarx.com/dates/ )

Propos recueillis par Stéphanie

Photos : Kobayashi