Rencontre avec le comédien Stéphane Debac qui est à l affiche de la série Extra.

Qui est Stéphane Debac, en quelques mots ?
Oh là là, je suis incapable de vous répondre, je crois qu’on passe une vie à savoir à peu près qui on est. Donc, je pense que je suis un acteur qui est très heureux de continuer encore à faire son métier.
D’où vous est venue l’idée de devenir comédien ?
En fait, ce sont des circonstances qui viennent de l’enfance, où je me suis retrouvé par hasard sur une scène de théâtre quand j’avais environ 11 ans. Je me suis senti à ma place et ça ne m’a jamais quitté.
J’ai grandi avec cette idée de faire de cette vocation à ce moment-là, de l’après-adolescence, de tenter d’en faire ma vie. Et voilà, c’est aussi simple que ça.
N’avez-vous pas aussi commencé votre carrière sur Canal ?
Oui, j’ai commencé avec des publicités pour la télévision, et ensuite, j’ai été engagé, effectivement, sur Canal+, pour jouer des sketchs. À l’époque, en clair, ça passait le dimanche dans une émission qui s’appelait CNET. Je devais avoir 22 ans.

Et le cinéma, n’a-t-il pas commencé dans le film » Interview « et dans l’affaire Villemin ou vous incarniez un rôle de petit juge ?
Alors, l’affaire Villemin, c’était pour la télévision, pour France 3 et Arte à l’époque, mais bien avant cela, j’ai commencé, effectivement, mon premier rôle au cinéma dans « Interview » c’était un film sud-coréen. Cela fait plus de 25 ans. Ensuite, il y a eu des petits rôles avec Claude Chabrol et à la télévision avec Pascal Chaumeil dans la série « Blague à part », et puis cela s’est enchaîné de petit à petit.
Quel est votre plus beau souvenir du cinéma ?
Mon plus beau souvenir, est-ce que j’ai un plus beau souvenir déjà ? J’ai plutôt tendance à attendre que le meilleur arrive. C’est plutôt ma nature, donc je ne reste pas trop sur ce que j’ai pu faire. J’espère toujours qu’il y aura des choses différentes, ou qui arriveront, que le meilleur souvenir est devant. Mais sincèrement, des bons souvenirs, j’en ai plein. D’abord, c’est d’avoir croisé Claude Chabrol, et ensuite, d’avoir travaillé avec Pascal Chaumeil sur plein de projets.
Je n’ai pas un grand souvenir de cinéma, vraiment. Peut-être quand on décroche un rôle et que tout le monde vous dit que ça ne marchera jamais. Quand j’ai joué « La Proie », par exemple, je crois que tout le monde était contre le producteur, qu’il ne voulait pas me voir. C’était très difficile. Et puis finalement, j’ai eu le rôle en insistant pour faire les essais et j’ai fini par être choisi.
C’est ça, en fait. C’est quand on vous donne le sentiment que rien n’est possible et que finalement, ça arrive.

Pouvez-vous nous parler d’Extra et de votre personnage ?
Extra, c’est une série pour le groupe Canal+. C’est une série de 10 épisodes de 26 minutes qui explore le désir perdu d’une femme jouée par Anne Girouard, qui ronronne dans un couple de petits bourgeois provinciaux et qui, par hasard, décide de devenir accompagnante sexuelle pour des personnes handicapées. handicapées.
Comme elle est en échec total dans l’intimité de son couple avec Antoine, le personnage que je joue, elle décide de vivre un peu une vie parallèle pour retrouver à la fois un plaisir personnel et en même temps le plaisir de se rendre utile envers ces personnes.
Et moi, je suis un mec totalement petit bourgeois, très inquiet d’essayer d’appartenir à une caste de la bourgeoisie locale. Je ne m’occupe pas beaucoup ni d’elle, ni de ma famille. J’ai une ambition très professionnelle et très égoïste.
C’était très drôle à jouer parce que c’est un mec, comme il en existe plein, très lâche.
Cette série ne fait-elle pas réfléchir sur les codes et peut-elle faire changer les idées que l’on porte sur les handicapés ?
Alors peut-être, oui. C’est toujours l’espoir qu’on a quand on travaille sur ce genre de séries où il y a un thème très fort. Peut-être qu’il y a quelques personnes qui regarderont la série, qui restent un vrai divertissement et une série qui est très, très drôle avant tout.
Mais peut-être que petit à petit, oui, les gens s’interrogeront là-dessus et changeront leur regard. Après, je ne pense pas qu’un film ou qu’une série change à ce point la société. Je ne pense pas que ça va améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap demain. Mais en revanche, si ça peut participer au débat et ouvrir quelques esprits, alors tant mieux.
Pour conclure, quels sont vos projets ?
Eh bien, écoutez, il y a un film que j’aime beaucoup qui s’appelle « Haut les mains » qui sort le 12 février prochain au cinéma. Je joue un gars qui s’appelle Kramer, qui est un flic qui vit dans sa bagnole, qui est resté un peu dans des concepts très années 80. C’est pas en phase avec son époque, c’est le moins qu’on puisse dire.
Mes autres projets, eh bien écoutez, j’ai tourné un film pour la télévision avec Nadia Roz qui sera diffusé l’hiver prochain. Et j’écris actuellement une série pour TF1 avec Marilou Berry et moi dans les rôles principaux. Il y a longtemps qu’on avait envie de jouer ensemble.
Donc au lieu d’attendre le désir des autres, j’ai proposé une série à TF1 et ils en sont jusque-là très contents. On continue de l’écrire et on la tournera, je pense, en 2025-2026.
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Guillaume Plas