Déborah François : « J’ai aussi écrit un premier long-métrage en espagnol qui est sur Netflix »

Rencontre avec Déborah François, comédienne belge qui vient de préfacer la cérémonie des Golden Globes et qui sera la présidente des Magritte du cinéma belge.

Vous avez récemment préfacé la cérémonie des Golden Globes, que pourriez-vous nous en dire ?

Je peux vous en dire que depuis quelques temps, depuis l’année dernière, j’accompagne effectivement les cérémonies sur Pickx+, et à chaque fois c’est vraiment un plaisir. Et j’aime particulièrement les Golden Globes, parce que c’est la cérémonie qui mélange les prix pour le cinéma et les prix pour la télévision.

J’aime aussi leur façon de séparer les drames et les comédies.

D’ailleurs, parfois c’est un petit peu étrange, ça peut nous paraître étrange nous d’ici, aux Etats-Unis, ça leur paraît normal que la catégorie comédie soit aussi avec des comédies musicales et tout ça. Mais c’est vrai que ça permet de mettre en relief plus de films et aussi peut-être des films qui sont parfois éclipsés par des drames dans d’autres cérémonies de prix. Je trouve donc cela intéressant qu’il y ait autant de diversité dans les Golden Globes.

Vous vous êtes fait connaître dans l’Enfant, quels souvenirs gardez-vous de ce film ?

Forcément c’est une première fois, c’est exceptionnel, on n’oublie jamais une première fois. C’était un moment tout particulier non seulement pour mon âge et en plus parce que j’imaginais pas du tout devenir comédienne à ce moment-là. C’était un rêve pour moi mais c’était pas un rêve que je voyais comme atteignable, donc là c’était un premier pas vers cela, c’était extraordinaire.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez remporté le César du meilleur espoir féminin en 2009 ?

Bah pareil, c’est un moment d’émotion, j’ai eu du mal à y croire tout de suite. C’était beaucoup de choses, je sais pas si je me rendais aussi bien compte qu’aujourd’hui, mais je pense que c’est la meilleure façon de vivre les prix. C’est de pas non plus leur prêter trop d’importance, ni dans un sens ni dans l’autre, parce que c’est un métier où on a tellement de moments aussi où les gens peuvent vous dire non sur des projets. C’est un métier où il faut pouvoir oublier les défaites et si on reste bloqué sur les succès, on s’y perd aussi et tout passe assez vite.

Vous avez tourné dans un épisode de Capitaine Marleau, comment s’est déroulé le tournage et comment était Corinne Masiero ?

Le tournage s’est très bien déroulé, c’était en Alsace, donc il faisait assez frais, on était dans une scierie. Ça s’est bien passé, il y avait assez peu de prises, ça roule assez vite ce genre de tournage et la rencontre avec Corinne s’est super bien passée. Elle est adorable.

Pouvez-vous nous parler de votre personnage dans Les Tourmentés ?

Oui, bien sûr, c’est le dernier film de Lucas Belvaux qui est adapté de son roman qui s’appelle Les Tourmentés également. Il y aura Nils Schneider au casting, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham, on est tous les quatre.

L’histoire est vraiment centrée sur ces quatre personnages. C’est un thriller, assez sombre, assez prenant et comme toujours, je trouve qu’il y a une description psychologique des personnages qui est d’une rare finesse avec Lucas Belvaux. C’est vraiment un réalisateur pour lequel j’ai beaucoup d’affection et énormément d’admiration pour lui. J’adore son cinéma, cela faisait longtemps que j’attendais que Lucas m’appelle et c’est enfin arrivé. Je suis très contente.

Que diriez-vous sur votre participation dans La couleur des flamants roses ?

C’est drôle parce que j’ai fait les choses à l’envers. D’habitude, on commence par faire des courts-métrages et éventuellement on passe aux longs-métrages si on a de la chance et qu’on travaille. Mais moi, j’ai fait un peu tout le contraire. Là,je fais mon premier court-métrage et participe en tant qu’actrice à mon premier court-métrage.

C’était drôle, c’était une bonne expérience. J’ai adoré la rencontre avec la réalisatrice, j’ai trouvé que le scénario était vraiment très très chouette. J’ai eu la chance de découvrir le film en avant-première puisqu’on a eu une projection d’équipe.

J’ai hâte que le public puisse le découvrir parce qu’il est très réussi. J’espère que j’aurai l’occasion de retourner avec cette réalisatrice sur des projets durs.

Vous avez aussi tourné pour la télévision Face à face, qu’en diriez-vous ?

Face à face c’était une super expérience. Je n’ai pas été là beaucoup sur le tournage mais c’était déjà des retrouvailles avec la réalisatrice avec qui j’avais déjà tourné dans un téléfilm qui s’appelle « Les héritières ». J’ai adoré retrouver cette réalisatrice et en plus, j’ai rencontré Constance Gay qui est une de mes grandes amies. C’était un super tournage.

Si vous deviez choisir entre la Belgique et la France, quel pays choisissez-vous et pourquoi ?

Et vous, vous choisiriez votre papa ou votre maman ? Ah, c’est difficile ça. C’est dur.

Franchement, je les aime pour des raisons différentes. Il y a des gens que j’aime des deux côtés donc c’est difficile. Je ne peux pas choisir entre les gens que j’aime en fait.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait se lancer dans le métier de comédien ?

De bien réfléchir. Je ne sais pas, c’est difficile. On me demande souvent ça. Mais en fait, il n’y a pas vraiment de recettes puisque quand on voit comment chaque comédien est arrivé à faire les films qu’il fait, les parcours sont complètement différents. Je ne peux pas vous dire, je n’ai pas un parcours classique. Le parcours classique, c’est quand même de faire une école, de faire un réseau dans cette école. J’ai beaucoup de comédiens autour de moi, d’amis et d’amies qui ont fait ce parcours-là.

Donc, je pense faire ça, commencer à se créer un réseau et avoir cette capacité, comme je disais tout à l’heure, à ne pas rester fixé ni sur les défaites, ni sur les succès. Il y aura beaucoup des deux et sans doute beaucoup plus de défaites que de succès.

C’est un peu comme la vie d’un grand sportif en fait. Finalement, on retient les victoires, mais il y a eu beaucoup de défaites pour en arriver là.

Pour terminer, vous avez une actualité chargée, avez-vous malgré tout des projets en vue ?

Oui. Ecoutez, je viens de recevoir encore des nouveaux scénarios cette semaine, je lis pas mal de choses. Donc voilà, la saison 2025 se prépare petit à petit. Je serai aussi Présidente des Magritte du cinéma belge.

Et puis, j’espère revenir sur Pickx+ pour vous présenter la prochaine saison. Peut-être les Oscars, on verra. Et en ce moment, j’écris. J’ai aussi écrit un premier long-métrage en espagnol qui est sur Netflix. Et là, je retourne à l’écriture en Espagne avec mon co-scénariste de la première fois.

Propos recueillis par Stéphanie

Photos : Guillaume Plas