Nous avons pu assister à l’avant dernière représentation de Héroïnes de Béatrice de La Boulaye, un vrai régal du début à la fin. Rencontre avec cette très sympathique comédienne que l’on connait pour son personnage de Gaëlle Crivelli dans Tropiques Criminels.

Si vous deviez vous présenter en quelques mots, que diriez-vous ?
Je suis un enfant dans un corps d’adulte qui a décidé de jouer toute sa vie, donc voilà, je suis devenue comédienne.
D’où vous est venu l’idée d’Héroïnes ?
Un peu par hasard, et du hasard est venue l’envie, et de l’envie est venu le spectacle. C’est souvent comme ça dans ma vie, ce sont des hasards que je cueille et qui se transforment en action, c’est comme une aventure imprévue, mais qui est extraordinaire.

Vous avez beaucoup d’énergie sur scène, comment faites-vous pour avoir autant de pêche ?
Je ne sais pas, je crois que j’ai une source à l’intérieur, je suis née comme ça. Mais je crois que c’est aussi parce que je fais ce que j’aime et que le public me le rend vraiment beaucoup. On donne sur scène, mais on reçoit presque autant.
Vous imitez notamment vos parents sur scène, comment ont-ils réagi?
Ils adorent franchement. Cela les fait beaucoup rire, ils sont très flattés de faire partie du spectacle, et ils trouvent ça plutôt tendre et assez vrai.

Allez-vous venir présenter votre spectacle à Belgique ?
J’adorerais, je crois qu’il y a un Bruxelles qui se profile, je ne sais plus la date, mais c’est en novembre je crois. Il faut regarder sur Instagram, ce sera au King’s Comedy, et je crois que j’en fais même deux d’affilée.
Comme c’est une petite salle, je fais 19h et 21h, l’énergie va devoir être double. J’adorerais aller aussi à Namur.
Connaissez-vous déjà le public belge ?
Oui, je connais parce qu’avec Airnadette, on a beaucoup tourné en Belgique. Ma sœur et des cousins habitent en Belgique, je connais bien Bruxelles. Je connais le public belge et je l’adore.
Ne vous moquez-vous pas un peu de la Belgique dans votre spectacle ?
Non, mais c’est un clin d’œil, c’est juste le côté inattendu, le contraste entre Audrey Hepburn et la Belgique. Quand je l’ai su, cela m’a amusée, donc j’en parle, mais j’adore les Belges.
Vous avez beaucoup de fans en Belgique, quel message voudriez-vous leur faire passer ?
Que j’ai envie de les voir et que j’arrive bientôt. Mais par contre, attention, une fois que je viens, après je reste, donc je vais revenir plein de fois. Une fois que j’aurai ouvert les portes de Belgique, je ne m’arrêterai plus jusqu’à Forest National.(rires)

Les premiers épisodes de la saison 6 de Tropiques Criminels ont été diffusés le 14 mars sur France 2 et cela a fait un carton. Comment expliquez-vous ce succès ?
Le hasard, la chance, probablement. Il n’y avait rien d’autre sur les autres chaînes (rires). Non, je plaisante.
Non, bien sûr, je pense que depuis 6 ans, on a une communauté qui s’agrandit. La famille Tropiques Criminels s’agrandit. Le public est de plus en plus nombreux, car je crois qu’on fait cette série avec beaucoup de cœur et d’amusement et c’est cela que les gens ressentent. Et puis, il y a un mélange des genres qui est assez juste, je crois, entre l’enquête criminelle, l’humour, l’amour, l’action. Donc, il y a un peu de tout.
Et puis, c’est chouette, il y a de la diversité, ce qui est aussi assez atypique. Il n’y a pas tant de séries de cela qui se passent dans les territoires d’Outre-Mer et avec des visages issus de la diversité. Cela change et je crois que les gens aiment bien quand c’est un peu différent.
Qu’est-ce que Tropiques vous a apporté ?
C’est un très, très gros cadeau, Tropiques Criminels. C’est comme si tout à coup, il y avait le Père Noël qui avait sonné à ma porte avec tout ce que j’aime dans le paquet cadeau.
Les îles, la culture afro-caribéenne, un tournage, une équipe en or, un personnage extraordinaire, tellement jouissif à jouer. Et une partenaire, Sonia, c’est un rêve de partenaire. Je ne sais pas si un jour, je trouverai une partenaire aussi extraordinaire. J’en profite car tant que je travaille avec elle, c’est vraiment une source de joie.
Et vous retrouvez-vous dans votre personnage ?
Un petit peu, oui, un petit peu. Elle est assez anticonventionnelle. Après, elle est un peu plus punk que moi, mais je suis quand même plus sage. En fait, la grosse différence entre nous, c’est qu’elle n’a pas d’attache. Alors que moi, je suis très liée à ma famille, à mon mari. J’ai un mari déjà, c’est la différence. Je suis sédentaire quand même. En vrai, je partage assez avec elle l’envie d’être nomade, mais elle l’est plus que moi.
Combien de temps dure un tournage ?
Une saison, c’est quatre mois. C’est 16 semaines. Donc on part de fin mars à fin juillet.
Avez-vous avez une anecdote de tournage ?
Est-ce que j’ai une anecdote de tournage ? J’en ai tellement. Alors non, l’anecdote assez marrante autour du tournage, c’est qu’un jour, il y a une dame en Martinique, à une fête sur la plage, qui m’a dit : « C’est marrant, vous ressemblez à l’actrice de Tropiques Criminels. »
Je dis : « C’est peut-être parce que c’est moi . « Et elle me dit : » Non, je sais bien que ce n’est pas vous. » Et du coup, j’étais là genre, si c’est moi. Et en fait, elle ne voulait pas croire que c’était moi. Mais elle me disait, quand même : « Vous savez que de profil, vous lui ressemblez ». Et après, elle m’a inventé un nom. Elle m’a dit: « Vous voyez de qui je veux parler ? » Catherine de la Rouvray. Donc, elle ne voulait pas que j’ai mon visage et elle ne voulait pas que j’ai mon nom non plus et c’est très, très marrant.
Quand repartez-vous en tournage ?
Là, dans 15 jours.
N’avez-vous pas peur de vous lasser de votre personnage ?
Il n’y a pas de chance. Elle est quand même très marrante. On ne s’ennuie pas avec elle. Non, mais à quel moment je peux m’ennuyer de cette liberté de ton, de vie qu’elle a ? Il y a tous les ans un petit risque d’un ennui artistique mais en vrai, je suis épatée car les auteurs trouvent toujours de la ressource pour que le public ne s’ennuie pas et nous non plus. En fait, la magie opère tous les ans. Donc, longue vie, j’espère, à nos deux personnages.
Quels sont vos autres projets ?
J’ai un one-woman show qui s’appelle Héroïnes que je vais continuer à faire grandir l’année prochaine. J’ai la tournée l’année prochaine et puis on va finir par deux Européens en mars. C’est une nouvelle aventure qui va être assez jouissive de faire grandir ce bébé que j’ai fait naître cette année. Je vais aussi jouer dans la série d’Éric Rochant, qui est le créateur du Bureau des Légendes et qui tourne une série en Martinique. Comme je serai en Martinique pour Tropiques Criminels, je tournerai 2 jours pour cette série, j’ai deux petites séquences, mais qui sont vraiment des jolies séquences. Cette série va s’appeler Bandi et j’y jouerai une juge.
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Stéphanie Médias tout azimut