Sud Radio fête cette année ses 25 ans d’existence, l’occasion pour nous de rencontrer David Jacob alias Pablo à l’antenne. David a plusieurs casquettes à Sud Radio et malgré un emploi du temps chargé, il a accepté de répondre à nos questions et de nous parler un peu plus de Sud Radio. Rencontre avec ce très sympathique animateur.

Peux-tu te présenter brièvement ?
Je m’appelle David Jacob, passionné de radio et de musique depuis toujours. Aujourd’hui, je suis directeur d’antenne à Sud Radio, où je m’occupe notamment de la programmation et des interviews d’artistes.
J’anime aussi Le Croissant Show, l’émission matinale qui réveille les auditeurs avec bonne humeur, musique et invités exclusifs, ainsi que La Belle @dresse, qui met en avant des lieux d’exception.
Mon objectif, c’est de faire découvrir, partager et donner la parole aux talents, qu’ils soient musicaux, culturels ou gastronomiques.
Comment t’est venue l’idée de faire de la radio ?
La radio s’est imposée à moi naturellement. Depuis toujours, la musique et la voix m’ont fasciné. J’adorais écouter les animateurs raconter des histoires, faire découvrir des artistes, accompagner le quotidien des
auditeurs. Très tôt, j’ai ressenti l’envie d’être de l’autre côté du micro, de créer à mon tour ces instants de partage et de complicité. Ce désir, je l’ai longtemps nourri en secret. Dans ma chambre, avec mes deux platines et mon deck cassette, je passais des heures à imaginer ma propre station. Je mixais, j’inventais des jingles et de fausses publicités, je testais des enchaînements… Sans le savoir, je me préparais déjà à faire
de cette passion mon métier.
Comment a commencé la radio pour toi ?
L’aventure a commencé à la fin des années 80, presque par hasard. J’ai eu l’opportunité de faire mes premiers pas dans une radio libre, un de ces lieux un peu bricolés mais débordants d’énergie, où tout semblait possible. J’y ai découvert l’envers du décor, le frisson du direct, et cette magie propre à la radio : créer du lien avec une simple voix. En 1991,alors que je poursuivais mes études, j’ai été repéré par Radio Contact. C’est là que tout s’est accéléré : j’ai décroché mon tout premier contrat en tant qu’animateur professionnel. Une nouvelle page s’ouvrait… et je n’ai jamais refermé le livre.

Comment t’est venu le surnom de Pablo ?
A l’époque, je travaillais sur Nostalgie, sous mon vrai nom. Quand
l’occasion s’est présentée de rejoindre Sud Radio, j’ai voulu brouiller les pistes. J’ai choisi un pseudo… un peu sudiste, forcément. Pablo. Ça
sonnait bien, c’était chaleureux, un peu mystérieux… et surtout, ça me
permettait de passer incognito. Enfin… en théorie. Parce que dans la
pratique, j’ai été grillé très vite. Le directeur d’antenne de l’autre radio
m’a appelé pour me virer par téléphone, élégance ultime et c’est là
que j’ai décidé de me lancer à fond dans l’aventure Sud Radio. Comme quoi, parfois, une bonne expulsion peut ouvrir la bonne porte!

Sud Radio fête ses 25 ans cette année. Quel bilan peux-tu en tirer ?
25 ans, c’est à la fois beaucoup et peu… Sud Radio a su traverser les
époques, s’adapter, se réinventer, tout en gardant son ancrage local et son âme profondément humaine. Le bilan, je dirais que c’est d’abord une fidélité : celle de nos auditeurs, de plus en plus nombreux, et celle de l’équipe, qui travaille avec passion.
En 25 ans, on a accompagné des générations d’artistes, fait entendre des voix qu’on n’entendait nulle part ailleurs, et surtout, on est restés proches des gens, à l’écoute.
Aujourd’hui, Sud est une radio qui compte, qui fait du bien, qui ose. Et je crois qu’on n’a jamais été aussi prêts pour les 25 prochaines années !
Quels événements auront lieu pour fêter les 25 ans ?
Le point d’orgue de cette année anniversaire, ce sera notre grande soirée du 4 avril au Palais des Congrès de Mons. Une soirée imaginée comme un vrai show à la belge, avec sur scène des talents que Sud Radio
soutient depuis toujours. À l’affiche : Suarez, Lemon Straw, GrandGeorge, Emry, Ghill, Silva… et une très jolie surprise qu’on garde encore secrète pour faire briller les yeux le soir-même ! Ce sera un moment fort, une fête partagée avec nos auditeurs, nos partenaires, les artistes et toute l’équipe de Sud. Et ce n’est que le début : d’autres rendez-vous suivront tout au long de l’année pour continuer à célébrer ces 25 ans avec le même esprit, entre passion, proximité et émotion.
Il y a 25 ans, comment était le paysage radiophonique ?
Très différent ! Internet en était à ses balbutiements, les podcasts n’existaient pas, et la radio restait un média central dans la vie des gens. On écoutait religieusement les émissions en direct, on enregistrait les
morceaux sur cassette, et chaque station avait une vraie identité. Les grosses radios commerciales dominaient, mais il y avait aussi beaucoup de radios locales ou indépendantes, avec une vraie liberté de ton. C’était une époque où tout semblait encore possible, où on pouvait oser, tester, se planter… et recommencer. Et c’est dans cet univers-là que Sud Radio s’est installée, avec cette volonté de proposer autre chose, d’être proche du public et de défendre les talents belges. En 25 ans, le monde a changé, mais cette envie d’authenticité, elle est restée.
Tu t’occupes notamment de la programmation. Est-elle spécifique à Sud Radio ?
Oui, la programmation musicale de Sud Radio est vraiment pensée pour refléter notre identité : chaleureuse, accessible, proche des gens. On mise sur une alternance de grands classiques qui traversent les générations et de nouveautés qui méritent d’être mises en avant. Et puis surtout, on défend activement la scène belge. Ce n’est pas un simple slogan : on joue les artistes de chez nous en rotation régulière, on les invite en interview, on les programme en live… On prend des risques, on écoute, on découvre, on soutient. La programmation, c’est un équilibre entre ce que les gens aiment et ce qu’ils ne savent pas encore qu’ils vont aimer. Et c’est ça qui me passionne.
Les artistes comptent beaucoup sur Sud. Il y a La Belgique a du talent avec Maryline et tes interviews le vendredi. Que peux-tu en dire ?
C’est vrai, les artistes savent qu’ils peuvent compter sur Sud Radio. On leur donne de la visibilité, du temps d’antenne, mais surtout une vraie écoute. Avec La Belgique a du talent, Maryline met chaque semaine un
coup de projecteur sur un artiste ou un groupe de chez nous, avec passion et bienveillance. Et le vendredi, dans Le Croissant Show, je reçois un artiste belge ou international en interview. On prend le temps
d’échanger, de parler de leur parcours, de leurs projets, de leur musique, mais aussi de ce qui les anime. C’est un moment sincère, sans pression, où la parole est libre.
Quel artiste t’a le plus marqué ? Et pourquoi ?
Franchement, c’est impossible de répondre à cette question. Chaque artiste m’a marqué à sa manière. Certains par leur voix, d’autres par leur parcours, leur fragilité, leur humour, leur regard sur le monde… Il y a des interviews qui résonnent longtemps, des échanges qui deviennent presque des confidences. Ce que je retiens surtout, c’est la richesse humaine derrière chaque rencontre. Et c’est justement cette diversité
qui rend ce métier aussi passionnant : aucune rencontre ne se ressemble.
As-tu une anecdote d’interview ?
Une anecdote marquante ? Oui, et elle me fait encore mal rien que d’y penser ! À l’époque, j’étais allé à la rencontre d’Alain Souchon dans un hôtel à Bruxelles. J’avais vraiment bossé l’interview, les questions étaient ciselées, le ton juste, et Souchon était dans un super jour : disponible, inspiré, généreux dans ses réponses. Un vrai moment de grâce radiophonique. Et puis… le cauchemar. En rentrant à Sud Radio,
l’émission complète s’est effacée. Plus rien. Silence total. J’ai cru que j’allais m’évanouir. C’est le genre de mésaventure qu’on redoute tous en radio.
Tu es aussi directeur d’antenne, comment repères-tu les talents ? Peux-tu déjà nous dire s’il y aura de nouvelles voix prochainement ?
Repérer les talents, c’est avant tout une question d’écoute. J’accorde beaucoup d’importance à la sincérité d’une voix, à la personnalité qui passe à travers un micro, à la capacité à créer un lien avec l’auditeur. Il
ne suffit pas d’avoir une belle voix, il faut surtout avoir quelque chose à dire, à transmettre. Et oui, il y aura évidemment de nouvelles voix à découvrir en 2025 sur Sud Radio !
Y a-t-il des réunions d’antenne ?
Oui, bien sûr ! Elles sont essentielles pour garder le lien entre les équipes, ajuster ce qui doit l’être, échanger des idées et construire une vision commune.
Question piège 🙂 Y a-t-il des émissions en direct sur Sud ou sont-elles en voice track ?
Sur Sud Radio, on accorde une importance particulière à la fluidité, au ton, et à la proximité avec nos auditeurs. Chaque émission est conçue avec soin pour que l’écoute soit la plus naturelle et vivante possible. On travaille beaucoup en amont pour que tout paraisse simple et spontané.
Pour terminer, que peut-on te souhaiter ainsi qu’à Sud Radio ?
Ce qu’on peut me souhaiter ? De continuer à faire ce que j’aime, entouré de gens passionnés, curieux, bienveillants… Et pour Sud Radio ? De rester fidèle à elle-même, de continuer à grandir sans jamais perdre son âme, d’amplifier encore sa voix en Belgique, et de faire découvrir toujours plus de talents, d’histoires, de coups de cœur. Si on peut encore faire rêver, surprendre et toucher nos auditeurs pendant les 25 prochaines années… alors on aura tout gagné.
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : David Jacob