Besac-Arthur :  » Je perds le Nord » est un hommage à mon ex-femme

Rencontre avec Besac-Arthur, un artiste belge qui adore chanter et voyager

Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, qui est Besac-Arthur ?

Alors, moi je suis auteur, compositeur et interprète depuis une dizaine d’années maintenant. J’écris des chansons en
voyageant et en rencontrant d’autres cultures. Je m’inspire de ma musique avec des instruments du monde, avec des musiques d’ailleurs. J’ai récemment fait le tour du monde pour enregistrer des
artistes et produire mon deuxième album, en allant au Burkina Faso, à Taïwan, au Mexique et au Canada.

J’ai fait, avec différents musiciens, un album qui s’appelle Humans. C’est donc l’idée un petit peu humaniste aussi de pouvoir rassembler les gens de la Terre entière autour de la musique et d’une même énergie pour avancer ensemble. C’est un peu l’idée, Humans, ensemble, un monde meilleur et possible, c’est ce que dit la chanson.

Ne vous-êtes vous pas inspiré d’un poète célèbre pour trouver votre nom de scène ?

Oui, tout à fait, effectivement. C’est Bob Dylan qui m’a donné cette idée, un artiste que je suis depuis les débuts. Bob Dylan avait trouvé son nom d’artiste avec son poète favori, Dylan Thomas. Moi, j’ai fait pareil avec celui que je suis depuis toujours, c’est Arthur Rimbaud.

Vous avez un diplôme en journalisme, avez-vous eu l’occasion d’exercer ce métier ?

Je l’ai exercé, oui, notamment à travers des stages. J’ai travaillé pour Radio Contact, pour le magazine Télépro à Verviers. Après, je me suis vite relancé dans des études de musique, de jazz. Donc, je n’ai pas beaucoup travaillé, on va dire, en tant que journaliste.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours musical ?

Mon parcours musical, c’est vaste ça. Comme je disais, il y a eu deux albums déjà précédemment. Un album qui est sorti en 2015 et puis un deuxième qui m’a permis de faire le tour du monde et d’aller vraiment vers quelque chose de plus spécifique et quelque chose qui me ressemble le plus, c’est-à-dire le voyage et la rencontre avec l’autre. C’est un petit peu l’idée, mon concept de musicien. C’est vraiment d’aller à la rencontre d’autres cultures et d’unité. Je pense que c’est ça aussi pourquoi je fais de la musique. C’est de trouver ça, cette espèce d’unité et de pouvoir me trouver aussi, de trouver qui je suis pour pouvoir continuer à avancer. C’est un peu l’idée. C’est ce qui se travaille aussi avec le troisième album, cette recherche intérieure vraiment plus personnelle, on va dire, de qui je suis par la méditation et par une rencontre avec un moine bouddhiste sur ma route.

Comment décririez-vous votre musique ?

Ma musique, comme je l’ai décrit, c’est de la globesinger. Je me dis ça parce que je n’aime pas trop cataloguer la musique. C’est un peu l’idée de chanter plus pour le monde que pour une tranche
de gens qui écoutent du français, de l’anglais, de la pop, de la techno ou autre chose. Mais en gros, c’est des chansons en français qui sont composées avec de la guitare acoustique et qui sont mélangées avec des rythmes, on va dire, du Burkina Faso, des rythmes que j’ai aussi pu découvrir au Mexique, à Taïwan. C’est un peu un mélange aussi de styles, on va dire, même si ça la première fois qu’on l’écoute, ça peut sembler juste de la French pop, qui peut être aussi radiophonique. Mais quand on vient voir un concert, on comprend qu’effectivement, il y a autre chose derrière cette musique.

Comment se déroulent toutes vos collaborations musicales dans les différents pays où vous voyagez ?

Plutôt bien. Souvent les artistes m’accueillent, je reste avec eux. La dernière fois que j’étais en Inde, je suis resté dans un ashram avec un indien pendant une semaine. Là, j’étais avec lui, sa femme, on a mangé par terre. Donc c’est pour moi une manière de voyager un peu plus authentique que dans l’hôtel où je vais vraiment quand je voyage.

Et que retenez-vous de tous les voyages que vous réalisez ?

Je retiens qu’on ne sait pas grand-chose et qu’il faut toujours essayer d’en apprendre plus sur l’autre pour
mieux le comprendre et pour tenter aussi de mieux se connaître afin qu’un jour peut-être pouvoir ouvrir son cœur, grandir un petit peu. Avec ce qui se passe maintenant, c’est un petit peu l’inverse. Les gens deviennent plus ignorants, ils se ferment.

Pouvez-vous nous parler de votre album Lever l’encre ?

Alors Lever l’encre, ça c’est le premier. Lever l’encre, ça a été pour moi vraiment une expérience dans les chansons. Il y en a une par exemple à Ciel du Nord qui parle d’un jeune réfugié que j’avais justement interviewé pendant mes études de journalisme. Donc c’était aussi des rencontres qui m’ont inspiré ça, qui m’ont inspiré cet album et certains voyages, mais ils n’étaient pas vraiment basés sur le voyage.

Et votre nouveau titre solaire, Je perds le Nord ?

Oui, c’est un nouveau titre qui est un hommage à mon ex-femme qui était effectivement mexicaine
et avec qui j’ai partagé vraiment beaucoup de choses, qui vivait dans le sud au Mexique. Et aussi
effectivement de pouvoir se rassembler de nouveau malgré nos différences et du fait que c’est toujours mieux d’aller vers la lumière, vers le soleil que l’inverse. Maintenant j’ai voulu avec cette chanson-là aussi pouvoir rassembler les gens. Je ne sais pas si vous avez vu le clip, mais du coup il y a vraiment une carte postale que des gens du monde entier se transmettent. Je trouvais ça aussi important de pouvoir faire voyager au travers des personnes un message d’amour.

Et comment percevez-vous les scènes belges ?

La vision que j’en ai ici en Belgique, c’est que c’est pas évident pour un artiste de se lancer ici. C’est un petit marché. Le belge s’intéresse majoritairement à ce qu’il y a à l’extérieur, en tout cas culturellement. Et au niveau des festivals, c’est un peu pareil. Il y a très peu d’artistes programmés. C’est beaucoup des artistes français, pour ne pas citer les festivals. Même les fêtes de la Fédération de Wallonie-Bruxelles, il y a des choses comme ça ici. C’est quasiment majoritairement des artistes français qui sont programmés. Donc on dira que ce n’est pas évident.

Avez-vous de prochains projets musicaux et de voyages ?

Des projets musicaux ? Oui, évidemment. J’ai un album qui va sortir début 2025. C’est l’album
dont je suis le plus fier. Donc, ça va être un moment que j’attends avec impatience. Et les projets de voyages, là, je pars. Je retourne bientôt en Inde pour finaliser un projet. Donc, ici, ça sera principalement, je pense, l’Inde pour le moment. Je n’ai pas encore d’autres destinations.

Propos recueillis par Stéphanie

Photo : Marc Bailli