Caroline Estremo: « Normalement est un spectacle assez intime. En fait, il faut voir le spectacle comme une énorme soirée remplie de potins. »

Rencontre avec Caroline Estremo, humoriste française, qui sera de passage en Belgique le 31 janvier au Whalll.

Pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore, qui est Caroline Estremo ?

Bonne question. Il y en a tellement. On est tellement plusieurs dans ma tête. Caroline Estremo, je dirais que c’est une adulte de 36 ans, avec un âge mental de 12 ans. Elle aime la vie, est positive, pense qu’on n’a qu’une vie et qu’il faut foncer quoi qu’il arrive et qui aime rire de tout. Elle aime aussi beaucoup trop le fromage et le saucisson.(rires)

Au départ, vous étiez infirmière. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie de devenir humoriste ?

Je pense que c’était quelque chose que je voulais faire depuis toute petite. Mais comme c’était un métier qui était inenvisageable pour mes parents, je pense que cela ne se faisait pas de dire ça.

Moi, j’avais dit que je voulais devenir comédienne, mais ils m’ont rigolé au nez. Ils m’ont dit, fais un vrai métier. J’ai donc exercé le métier d’infirmière car je voulais aider les gens. Je voulais un métier utile et j’avoue, que j’ai mis très vite mis de côté celui d’humoriste.
Et en fait, qu’est-ce qui m’a fait devenir humoriste ? C’est qu’un jour, je me suis dit, ah tiens, c’est dommage, t’as mis tes petits rêves d’enfant au placard. Amuse-toi et fais une vidéo sur les réseaux. J’ai donc fait une vidéo de sketchs pour rigoler et mon métier d’humoriste a démarré ainsi.
Ensuite, j’ai eu l’opportunité de faire un spectacle. Je me suis dit que c’était un signe du destin.

Retrouvez-vous des points communs entre le métier d’infirmière et celui d’humoriste ?

Je reprendrais les mots d’un spectateur qui disait que quand j’étais infirmière, je soignais avec les mains et maintenant, je soigne avec les mots.

Vous avez écrit 4 livres, pouvez-vous nous en parler ?

Eh bien, le premier, c’était « Hashtag infirmière ». C’est vrai que mes anecdotes d’infirmière, ça pourrait ressembler au premier spectacle.

C’est un peu similaire dans le sens où je raconte que moi, je voulais devenir infirmière pour aider les autres et aller bosser aux urgences. En disant, les urgences, c’est comme dans le film américain, ça va être génial. Et en fait, je suis confrontée aux résurgences de la vraie vie, sans docteur Mamour, sans l’ambiance qu’on voit dans « Grey’s Anatomy ». Le premier livre est vraiment axé sur les anecdotes d’infirmière aux urgences.

Ensuite, il y a « Tu sais que t’es infirmière quand ? ». Donc, lui, c’est un tout petit livre que j’aime bien appeler un livre pour aller au WC. Vous voyez ? C’est pour faire passer le temps. Là, il y a plein de petites blagues, plein de petites énigmes, des jeux un peu ludiques sur « Tu sais que t’es infirmière quand ? ».

Le troisième, c’est « Salle de pause ». « Salle de pause », ça explique comment je suis passée de infirmière à humoriste. Cela commence à être un peu plus intime. Voilà ma découverte du métier d’humoriste. C’est la transition, la réaction de la famille, des collègues.

Et le quatrième, ça s’appelle « Allez, ça va bien se passer ». Celui-là, c’est vraiment un bouquin pour les étudiants infirmiers. Quand j’étais étudiante, j’ai trouvé que c’était très difficile d’intégrer les stages car il y a quand même des règles à respecter. On a des infirmières qui sont débordées, occupées, qui n’ont pas forcément le temps de prendre soin des stagiaires. Je trouve qu’il y a certains stages où j’étais un petit peu maltraitée. Je voulais donc vraiment donner des super conseils pour les étudiants afin qu’ils ne lâchent rien. On apprend qu’il y a de plus en plus d’étudiants qui lâchent des études en cours ou qui carrément partent en burn-out alors qu’ils ne travaillent même pas. Je voulais vraiment leur donner plein d’astuces, de conseils pour tenir bon. En même temps, j’ai recueilli plein d’anecdotes de stagiaires qui avaient vécu des bons comme des mauvais moments et je les raconte dans le livre.

Vous venez présenter votre nouveau spectacle « Normalement » le 31 janvier au Whalll en Belgique. Pouvez-vous déjà lever un coin du voile sur ce spectacle ?

Oui, c’est un spectacle assez intime. En fait, il faut voir le spectacle comme une énorme soirée remplie de potins. Vous êtes mes potes, on est à table et je vous raconte un gros potin qui est en fait ma vie, à savoir que j’étais mariée avec un garçon. J’ai été avec lui pendant dix ans.

Un jour, au bout de six mois de mariage, je suis partie avec ma meilleure amie qui était également témoin de mon mariage, qui elle-même était mariée au meilleur ami de mon mari. On est quatre potes. Normalement, on part avec le meilleur ami de son mari, moi, je suis partie avec sa femme. J’ai fait une petite variante. Au bout de six mois de mariage, je trouve que c’était une super idée.

Je raconte la bombe qu’on a lâchée dans notre vie, dans nos familles. Ça n’a pas été très bien reçu de tout le monde. À partir de cette histoire, j’essaie de répondre à un maximum de questions que les gens pourraient se poser.

Comment tu en es arrivé à faire ça ? Qu’est-ce que ça a donné comme conséquence ? Qu’est-ce que ça fait de changer de sexualité aussi ? Après, il y a le parcours de l’homoparentalité. Je raconte clairement notre vie, notre histoire d’amour. À l’intérieur, il y a des petits messages cachés ou pas.

On les prend ou on ne les prend pas. On se les adapte à sa propre vie ou pas. Je raconte une histoire et vous, vous en faites ce que vous voulez.

Connaissez-vous le public belge ?

Pas du tout. Ça va être ma première fois. Mais on m’a dit que du bien. On m’a peut-être survendu. On m’a dit, tu vas voir, ils sont exceptionnels, c’est génial.

Je me suis préparée à des cris, à ce qu’on jette des soutiens-gorge.(rires)

En Belgique, il y a beaucoup d’émissions humoristiques. Aimeriez-vous être approchée par l’une d’entre elles ?

Ah oui, pourquoi pas, oui, carrément.

Aimeriez-vous participer aussi à un festival humoristique belge ?

Pourquoi pas, je suis prête pour tout.

Pour terminer, quels sont vos autres projets ?

Mes autres projets, déjà, comme j’en suis vraiment au début de ce second spectacle, se serait déjà de conquérir le public, que ce soit belge, français, suisse. C’est de montrer à un maximum de gens mon spectacle. Et puis après, pourquoi pas faire de plus en plus de grandes salles, en espérant que ça va vous plaire, que les gens vont dire que ce spectacle est incroyable.

Et pourquoi pas finir en tournée des hits. On est là pour rêver, non ? On fait ce qu’on veut.

Propos recueillis par Stéphanie

Photos : Cerizeadureflex 2025