Jean-Michel Tinivelli : « Simon Coleman est un flic de plus, mais un flic papa poule »

Jean-Michel Tinivelli revient ce jeudi 5 septembre sur La Une avec de nouveaux épisodes de Simon Coleman. Rencontre avec cet acteur sympathique et passionné par son métier.

Le jour où l’on vous a proposé le personnage de Simon Coleman, quelle a été votre première réaction ?

Je me suis dit que c’était plutôt cool. C’est toujours très sympathique d’avoir été choisi pour un rôle, surtout quand il y a un challenge au bout, c’est-à-dire savoir que c’est un pilote et pourquoi pas une suite et donc devenir un futur récurrent de télévision. 

Donc, c’était plutôt sympa. J’étais content parce que je sortais de 2 ans comme la planète entière de confinement. Donc, ça a été une très bonne expérience. C’est quand même beaucoup plus sympathique de se faire proposer un rôle plutôt que de se faire recaler. Voilà, aussi simplement que ça.

Au travers de ce personnage, avez-vous perçu un moyen de révéler d’autres facettes de vous-même ?

Ecoutez, je dirais qu’il n’est pas à l’inverse de moi. Enfin, à l’inverse, pas forcément. On est toujours au volant de ce qu’on joue. On reste un humain qui va interpréter un autre personnage. En l’occurrence, je rentre dans un domaine que je ne connais pas parce que je ne suis pas père de famille. Je n’ai pas d’enfant moi-même.
Donc, effectivement, je suis un peu comme lui. Je découvre, comme Simon Coleman dans le premier épisode, le fait de devenir en quelque sorte un papa solo, un chef de famille. Et voilà, je me suis découvert, peut-être, une autre sensibilité.  Oui, forcément oui. C’est bien ce qui m’a plu dans ce personnage.
Ce n’est pas simplement un unique flic qui enquête. Il y a toute cette partie perso qui est importante, je pense, qu’il m’a beaucoup plu. C’est un flic de plus, mais un flic papa poule.
Donc, je trouvais que c’était quelque chose que je n’avais pas encore expérimenté. 

Quelle est la différence entre votre personnalité et celle de Simon Coleman ? 

Il est totalement bordélique. Moi, pas du tout. C’est un bordélique qui ne sait pas faire à manger, qui ne sait pas passer un aspirateur, qui se dépatouille avec des enfants, etc… 

Moi, je suis quelqu’un d’ordonné, je suis quelqu’un de droit, je suis quelqu’un d’assez hyper enragé, ce qui est assez bizarre.
Mais je suis à l’inverse de ce garçon qui est un côté dans les choux et qui n’a jamais pris le temps de faire une omelette, ni même un autre plat, aussi simple qu’il soit. Maintenant, ce que je suis dans Simon Coleman, je pense que c’est quelqu’un de bienveillant comme moi, quelqu’un de sincère, quelqu’un de droit, quelqu’un qui est plutôt simple. Je pense qu’il est comme ça. C’est ce que j’ai voulu ramener dans ce personnage. Je pense que je suis quelqu’un de vrai. Je pense que c’est ce que je voulais qu’il soit, lui aussi, pour qu’on puisse le comprendre. Et quelqu’un qui comprend les autres, qui est à l’écoute des autres. Donc, ça, c’est important pour moi. Voilà. La générosité, la sensibilité qui se ressentent, je pense, dans ce personnage. C’est peut-être pour ça que les gens l’aiment bien.  En tout cas, ça a l’air de bien commencer pour lui. Vu qu’on est à la deuxième saison, ça a l’air d’accrocher avec le public. J’espère que ça sera la même chose ce soir chez vous en Belgique.  Je le souhaite. 

On a pu aussi vous voir dans « Rivière perdue », vous aviez le personnage de Balthus. Comment s’est déroulé le tournage ?

Ecoutez, c’était une très belle surprise, je dois dire. Je suis arrivé très tard dans l’histoire, donc je n’ai pas eu le temps de me prendre la tête. On m’a appelé en remplacement d’un autre acteur et ça s’est très bien passé. Parce qu’en gros, c’est ce qu’on appelle des séries ou des films chorales. On est beaucoup, avec bien évidemment les deux personnages  principaux qui sont Nicolas Gobe et Barbara Cabrita. On était une bande, c’était plutôt sympathique. C’est toujours très agréable. D’ailleurs, il y avait plusieurs Belges. 
C’était bien de sortir directement de Simon Coleman que je venais de terminer. 

On n’est plus dans une comédie familiale, malgré tout sociale, parce qu’on parle d’un père seul, enfin un tonton seul qui élève des enfants. Mais là, on est quand même dans quelque chose de plus sombre, dans un thriller un peu plus psychologique. Donc, c’était bien d’avoir ce personnage qui est…  Je dirais que Simon Coleman est beaucoup plus volatile. C’est quelqu’un qui n’arrête pas de bouger, qui est mobile. L’autre est beaucoup plus taiseux, rentré. Et je pense que les gens n’ont pas l’habitude de me voir comme ça. Donc, c’était très intéressant de partir sur un autre personnage immédiatement, de donner une autre couleur de moi-même. Donc, j’étais très content. Et puis, la région est magnifique, malgré la chaleur. L’Occitanie, c’est plutôt joli.
Malgré des conditions pas faciles, parce qu’il faisait très très chaud, comme cette année.  Affreux, je pense que je vais partir déménager en Laponie, à la recherche du Père Noël.

Qu’avez-vous ressenti lors de la fin d’Alice Nevers?

Ecoutez, franchement, c’est toujours étrange. Vous savez, j’ai tourné pendant 15 ans dans cette série. J’ai fait entre 8 et 10 épisodes par an. Donc, voilà, on sortait d’un confinement, on était tous contents de se voir.  En même temps, on était encore avec ses gestes barrières. C’était un peu étrange, j’étais à la fois triste de finir, mais plutôt content. Je suis plutôt content de terminer cette aventure sur une jolie note, c’est-à-dire un mariage. Ce sont deux personnages qui n’arrêtaient pas de se tourner autour depuis toutes ces années.  Il avait enfin concrétisé son rêve, ce Marquand. Fred Marquand, le personnage que j’interprétais. Et en fait, c’est très bizarre, parce qu’on a l’impression que cette série ne s’est jamais finie. Il y a un côté, parce qu’il y a quand même une histoire d’amour qui s’est créée, entre un film, en tout cas une interaction avec le public, qui nous a quand même suivis pendant très longtemps. C’est-à-dire qu’on a fini, on était au top de l’audimat. C’est vraiment  extraordinaire.  Ça ne m’arrive pas souvent, franchement. Donc, les gens se sont vraiment attachés à nous, à nos personnages, à ce qu’on est. C’est ce qu’on appelle des personnages populaires.  Je suis très fier de faire partie de cette case qui, des fois, est un petit peu boudée par l’élite.
J’ai l’impression que ce n’est pas fini, cette affaire. Je ne sais pas comment vous dire. D’ailleurs, on en parle. Ils nous ont proposé peut-être d’y retourner. On attend d’avoir un bon scénario. Et peut-être qu’on ira faire deux ultimes épisodes.

Avez-vous quelques anecdotes à raconter sur votre vie d’acteur ? 

Non, je me rappelle surtout des belles personnes que j’ai rencontrées. C’est un métier où on rencontre des gens bien ou moins bien comme dans la vie.  Mais en tout cas, j’en ai rencontré vraiment des sympathiques et c’est ce qui est génial à mon âge, à plus de 50 ans. C’est-à-dire, c’est un métier où on nous demande de jouer donc, je trouve que c’est génial d’être payé pour jouer. Voilà. Ça me fait rire. Et dans Simon Coleman, ils sont trois enfants plus moi, ça en fait quatre. Donc, je suis très content, à plus de 50 ans, de pouvoir m’amuser et jouer la comédie. Je trouve que c’est très joli en français parce qu’en italien, par exemple, c’est réciter. Et je trouve qu’en français, c’est joli de jouer la comédie. C’est magnifique, quand même. Et procurer du plaisir aux gens, ça fait partie de la mission de la culture, c’est du divertissement.
Je suis très content quand je croise les gens et qu’ils me disent, on s’est bien marré cette nuit en vous regardant, en regardant vos programmes, etc., etc.
Mais l’anecdote…  Si, j’en ai une. Elle remonte à loin. C’est avec un confrère à vous. C’est Bernard Yerlès. Je faisais une série qui s’appelait Rose et Val. C’était une série policière qui avait été écrite par le créateur, d’ailleurs, de Julie Lescaut. Et on avait fait plusieurs épisodes qui avaient très bien marché. On s’appelait Les Patates, d’ailleurs. C’était notre surnom. Et en gros, un vendredi soir, le gars vient me dire au revoir sur le plateau et il me dit salut. Je lui dis salut et bon week-end. Et en fait, en gros, quand je suis allé dans la loge, je m’habille et je me suis rendu compte  qu’il avait pris mes vêtements. Parce qu’il est quand même beaucoup plus grand et costaud que moi. Donc, je me suis retrouvé dans des habits très très grands et beaucoup trop grands pour moi. Il m’avait fait une farce. Je me suis retrouvé avec ses habits. Donc ça avait fait beaucoup rire. Mais je n’avais pas vu qu’il avait pris les miens, en fait. C’est vrai  que quand il était venu me dire au revoir, ses fringues avaient l’air d’avoir rétréci au lavage. Je ne m’étais pas rendu compte que c’était mes habits. Ça, c’était drôle. 

Savez-vous que vous avez beaucoup de fans en Belgique ? 

Ah, non!

Et qu’il y a beaucoup de femmes, notamment, qui sont sous le charme de votre physique ?

Ah !  Vieillissant.  Un physique vieillissant. Enfin, bon. Ça fait plaisir. Les femmes belges ont beaucoup de goût. Je le savais. 

Justement,  avez-vous quelque chose à leur dire ? 

Femmes, je vous aime. Vive la Belgique. La Belgique a toujours été très accueillante avec moi. Je suis très content de savoir que des gens m’aiment bien en Belgique. Ça me fait plaisir. Il y a beaucoup de ritales en Belgique. Alors, c’est toujours une affection particulière pour la Belgique. On a toujours été bien reçus. J’ai tourné quelques fois là-bas. C’était très sympathique. Et puis, les gens sont très accueillants. 

Pour terminer, avez-vous d’autres projets ?

Ecoutez, oui, je vous dis cette histoire de deux épisodes d’Alice Nevers, si on arrive à se mettre d’accord sur le texte, Marine Delterme et moi-même. C’est un souhait de tout le monde. Et puis après, je repars au mois de février sur des épisodes de Simon Coleman. Normalement, à moins qu’il y ait  une catastrophe industrielle au niveau de la diffusion. On repart pour six épisodes.  C’est-à-dire, pour une troisième saison. Voilà. Et puis après, j’ai normalement  un 4 x 52 minutes, un thriller qui est dans les tuyaux pour TF1. 

Propos recueillis par Stéphanie

Photos : © François LEFEBVRE – Episode – France Télévisions