Nous avons pu la voir dans Ici tout commence et récemment dans A priori, rencontre avec la sympathique comédienne, Lucia Passaniti.

Pouvez-vous vous présenter au lecteur de Médias tout Azimut?
Oui, bien sûr. Je m’appelle Lucia Passaniti et suis actrice. J’habite à Paris. Qu’est-ce que je peux vous dire ? Quand j’étais petite, je voulais être danseuse.
Pour plein de raisons, de corps, ce n’est pas ce qui s’est passé. J’ai découvert à 16 ans le théâtre, ce qui m’a un peu sauvée la vie. Depuis, j’ai la chance de réussir à faire mon métier. Principalement à la télé, mais je fais aussi un peu de théâtre. J’écris, mais je vais finir par réaliser aussi et je crée un podcast en ce moment.
Comment s’est déroulé le tournage d’A priori ?
C’était très, très intense. C’est une série qu’on a tourné très vite car on avait très peu de moyens.
En fait, on a eu beaucoup de chance sur ce projet, tout le monde était formidable et on s’est tous très bien entendus. Il y a donc eu une vraie cohésion d’équipe.
En plus de cela, les techniciens qui étaient sur le plateau étaient eux aussi formidables. Heureusement, car en fait, on a fait deux sessions de tournage d’un peu plus de six semaines. On a tourné à deux équipes en même temps, il y avait deux plateaux et ça allait très, très vite.
Bruno et moi, nous avions tous les deux six, sept séquences par jour, tous les jours sans jour off.
Et comment s’est passé votre rencontre avec Bruno ?
Extrêmement bien. Nous nous sommes tout de suite beaucoup aimés et très bien entendus. Nous avons des énergies qui vont très bien ensemble.
Il y a eu tout de suite beaucoup de confiance et de bienveillance. Cela a été une très belle rencontre. C’est vraiment quelqu’un que je porte dans mon cœur au-delà du travail et qui m’a vraiment portée et accompagnée dans cette expérience d’avoir un premier rôle.
Peut on dire qu’il y a une grande complicité entre vous deux maintenant ?
Oui, complètement.
Pouvez-vous nous parler de votre personnage ?
Oui. Iris Villeneuve, c’est une jeune flic qui, comme moi, a 27 ans.
Elle sort de l’école. C’est une flic qui est brillante et c’est surtout une fille de flics. Elle a toujours grandi là-dedans. Elle décide d’aller dans ce commissariat un peu en hommage à son père. Elle tombe dans un endroit qui est complètement chaotique et pas si fou que ça. Et surtout, elle se retrouve en duo avec Victor Montagnac, qui est cette espèce de bougre hyper rustre qui n’aime pas trop être en duo et en équipe. Elle, elle n’a pas d’humour, n’est pas trop dans l’humain. A l’inverse, lui, c’est plutôt quelqu’un qui est très blagueur, qui est très porté sur les gens, qui a d’ailleurs des valeurs qu’on voit très vite. C’est un bon vivant. Ils sont vraiment les deux l’un à l’opposé de l’autre.
Qu’avez-vous ressenti le premier jour où vous avez porté une arme ?
J’étais trop contente. C’était trop bien. En fait, quand on est acteur, on a un peu une âme d’enfant qui est restée, enfin, je pense. En tout cas, moi, c’est ça. Et du coup, l’arme, il y a vraiment le côté enfant qui s’est réveillé de « Oh là là, là, là, là, là, là, je vois la flic, là ! » Et, c’était hyper kiffant et, en même temps, j’avais très peur de mal faire. Je voulais faire attention à faire le bon geste, à bien restituer la réalité.
Pouvez-vous parler d’ Ici tout commence et Rivages ?
Oui, bien sûr. Ici tout commence, ça commence à faire un moment maintenant, mais c’était une très belle expérience.
C’est une série quotidienne sur une école de cuisine où, j’avais un rôle très intense. Intense, c’est vraiment le mot car j’étais une jeune chef-pâtissière qui a été harcelée par son chef, et elle a fait des tentatives de suicide. C’était très particulier. Déjà, c’est une des premières fois où on m’a vraiment vue autant. C’est la première fois où j’ai eu un rôle aussi important dans ma vie. C’était un moment de vie extraordinaire et j’ai beaucoup appris avec ce rôle-là.
Et ensuite, Rivages,c’est vraiment génial. C’est vraiment arrivé à un moment où je commençais à me dire que j’allais peut-être lâcher ce métier. Nous avons eu la chance de travailler avec David Hourrègue, le réalisateur, qui est quand même, je pense, un des gros réalisateurs de notre génération, il est hyper talentueux, hyper fin, hyper humain, hyper sensible.
J’ai eu beaucoup de chance d’être dirigée par David dans ce rôle d’Axelle, qui est vraiment une petite geek un peu punk, qui est aussi baby-sitter d’un gamin sourd. Donc, j’ai dû apprendre des cours de langue des signes et je signe dans cette série. C’était un joli défi et, en plus, je l’aime beaucoup cette série. J’aime ce qu’elle raconte.
J’aime toute cette partie fantastique et cette créature qui est dans la mer. C’est une très belle métaphore du deuil, du monde dans lequel on est. C’est vraiment, je trouve, un petit bijou et je suis très fière d’en faire partie.
N’avez-vous pas aussi joué dans Joséphine ange gardien ?
Si, tout à fait. C’est le deuxième tournage de toute ma vie. Je me demande d’ailleurs, si mon personnage ne s’appelait pas Iris aussi. Je ne me souviens plus, pour être honnête. Mais, j’y faisais du parcours, c »était génial et très fun.
Et comment était Mimie Mathy ?
Très sympa. Après, j’ai très peu tourné avec elle. J’ai, je crois, qu’une seule ou peut-être deux séquences avec elle où vraiment on se croise rapidement. Je n’ai donc pas eu beaucoup d’interactions mais c’est quelqu’un de très chouette.
Et que pouvez-vous dire sur de l’Oubliée d’Amboise ?
C’était un tournage bien intense. Je me suis blessée sur ce tournage, donc après c’était un peu particulier, mais c’était très rigolo. Ce que j’ai le plus en tête avec ce film-là, c’est la chance qu’on a eu de tourner dans ce château qui est juste magnifique. L’endroit dans lequel on a tourné, était tellement fou et magnifique.
Comment avez-vous appris à gérer l’exposition médiatique ?
Alors, j’en ai chié, cela n’a pas été facile tout de suite. J’ai appris à prendre beaucoup de recul, de distance avec cela, à ne pas me laisser trop atteindre.
J’apprends encore, c’est encore complètement en cours. Même là, par exemple, ces trois dernières semaines, je n’ai jamais fait autant d’interviews de ma vie. Je me dis que la prochaine fois, je vais faire plus attention à ça, à cela. Je suis encore en train d’apprendre, mais ce que j’ai le plus compris, c’est qu’il fallait se protéger beaucoup et savoir, après tous les moments d’exposition, se mettre dans sa bulle et se retrouver un peu soi-même pour ne pas y laisser de plumes. Je fais beaucoup de sport, c’est cela mon échappatoire, ça me permet de lâcher prise.
Pouvez-vous nous parler du podcast que vous êtes en train de faire ?
Avec grand plaisir. Oui, ça va s’appeler « L’art et les manières ». Chaque épisode, c’est une conversation avec un artiste, toute discipline confondue.
J’avais envie de sortir des paillettes d’Instagram et de ce qu’on montre de nos jours et d’avoir des conversations très simples, vraiment comme si on était deux copains qui boivent un café. D’ailleurs, les premiers épisodes que j’ai faits, je les ai faits avec des amis comme cela, j’avais moins peur. On y parle de toute la réalité de la vie d’artiste. Toutes les angoisses par lesquelles on passe, les moments où on a envie d’abandonner, comment on fait pour ne pas lâcher, les galères financières par lesquelles on passe, les boulots alimentaires, toutes ces choses-là, tout ce qui comporte la vraie vie d’artiste et comment on fait pour tenir face à cela. Et en fin de podcast, à chaque fois, on se questionne. Ce n’est pas un débat, on n’est pas là pour avoir des grosses idées, mais on se questionne sur est-ce que l’art est politique ou pas.
Pour terminer, avez-vous d’autres projets en vue et que pouvons-nous vous souhaiter ?
Alors, je n’ai pas encore trop de projets précis en vue. Normalement, l’année prochaine, en décembre, je jouerai au théâtre à Paris, à la Reine Blanche, un spectacle qui s’appelle Souvenirs de monde qui ne sont pas les miens. Mais sinon, c’est tout. J’avoue que j’ai très envie de faire un film d’horreur. J’adorerais ça !
Propos recueillis par Stéphanie
Photos : Etienne Boulanger